Journal du vendredi 22 juin 2001 (Santiago de Compostela) :
Ce matin je suis parti à 6 heures pour être à Santiago avant midi afin d’assister à la messe de bénédiction des pèlerins. Le chemin à travers les eucalyptus était identique à celui de la veille. Ça sentait très bon et le sol jonché de leurs feuilles était moelleux sous les pieds. J’ai fait une halte à Monte de Gozo, le dernier gîte avant Santiago d’une capacité de 800 places : une horreur ! La bénédiction des pèlerins était bien loin du reccueillement que naïvement j’imaginais : des dizaines de touristes qui mitraillent et des flashs sans discontinuer pendant tout l’office. Surréaliste ! Je suis allé chercher ma compostela, puis je me suis mis en quête d’un hébergement que j’ai trouvé dans un hostal assez proche du centre. Ce n’est qu’après tout cela que j’ai réalisé que c’était fini et que des larmes m’ont envahi. Je réalisais que l’existence était aussi un long voyage et que, si le chemin s’arrêtait ici, la Vie elle, continuait.
L’entrée à Santiago se fait sur les trottoirs d’un boulevard d’une zone péri-urbaine et c’est très vilain. J’ai foncé vers la Cathédrale sur le parvis de laquelle je retrouvais quelques têtes connues comme Nicolas l’américain.
Après le déjeuner j’ai erré dans le quartier de la cathédrale, croisant d’autres pèlerins que j’ai photographiés.
Alors j’ai pensé très fort à mon ange, mon étoile, et j’ai senti combien je l’aimais.