Journal du dimanche 17 juin 2001 (Cebreiro) :
Je l’ai rencontré aux abords de Pradela, appuyé sur sa canne à veiller sur ses vaches qui broutaient sous les chataigners. Domingo Fernandez Garcia, le berger, avait l’air sévère mais dès le premier échange son visage s’est décrispé et nous avons passé un moment agréable à discuter. Après deux heures d’ascension cette pause était la bienvenue. L’étape était rude mais belle malgré les 10 km de route sans même une voie pour les piétons. Les deux dernières heures menaient en pente raide au sommet du mythique Cebreiro. C’est là que j’ai laissé le caillou de mon ange. Ce galet vendéen va prendre le vertige face à ce panorama magnifique. Cebreiro est aussi un petit village perché à 1400 mètres et livré aux vents d’ouest qui cet après-midi le balayent de bon cœur. Je me suis arrêté au Meson d’Anton, l’auberge locale. On était maintenant en Galice et les gens d’ici parlent un dialecte proche du portugais. Ils sont grandes gueules mais plutôt sympathiques et curieux de ce pèlerin qui écrit son journal en buvant un martini...