Journal du vendredi 8 juin 2001 (Fromista) :
Ce matin, contrairement à ce que laissait présager mon état de la veille, tout mon corps semblait en ordre de marche. Pour assurer le coup j’ai avalé deux Di-antalvic. La météo était aussi de mon côté : ciel nuageux et léger vent d’ouest. Profitant de la fraîcheur matinale, nous sommes partis avec Arlette et Jeannine à 7h00 avalant les premiers kilomètres d’un bon pas. J’ai lâché les filles après le premier bourg. Le reste du parcours était très agréable, seul au milieu de cet incroyable plateau de la Meseta. Je n’ai jamais rien vu d’aussi plat et les rares villages qui ponctuent le chemin semblent soudainement surgir de nul part au bénéfice d’un surplomb à peine perceptible. Sagesse des hommes sans doute qui s’installaient dans la moindre cuvette pouvant offrir un abris du vent. Il doit souffler très fort ici. La dernière heure de marche sera plus difficile à cause d’un chemin goudronné plus rude pour les pieds et de l’effet Di-antalvic qui s’atténuait. A Fromista je me suis arrêté à l’hostal Camino de Santiago très bien tenu.
Douche, auto-massage des pieds et des jambes avec des crèmes décontractantes et à 14h30 j’étais frais comme un gardon. J’en ai profité pour aller chez le coiffeur. Ce soir j’appellerai mon ange que je n’ai pas eu depuis 3 jours. Une rencontre presque surréaliste : Kohei, un jeune japonais qui fait le chemin sans doute pour s’immerger dans la culture occidentale.