Journal du mercredi 13 juin 2001 (Hospital de Orbigo) :
La traversée de Leon m’a pris plus d’une heure dans un vacarme urbain que je supporte de moins en moins. Sur le chemin qui avait repris son cours rectiligne de la Meseta j’ai rencontré Marcelino Gutierrez Martinez. Il marchait seul, son vélo à la main et il avait visiblement envie de bavarder. Nous avons discuté un moment et il s’est laissé photographier. On était ici bien loin de la ville. Il n’y avait plus que le vent, quelques cigognes et Marcelino qui me décrivait le chemin qui m’attendait encore : 17 kilomètres. Je crois qu’il y en a eu quelques uns de plus en réalité. Ce matin Aïtor le basque est resté à l’hostal de Leon victime lui aussi d’une tendinite. Il envisageait d’arrêter son voyage. Je l’ai encouragé à poursuivre et essayé de le rassurer en lui disant qu’après un ou deux jours de repos il pourrait sans doute repartir mais il n’avait pas l’air d’y croire. Je suis arrivé à Hospital d’Orbigo assez fatigué. Il était 16h00 quand je me suis posé à l’hostal "Le Kangourou", établissement très bien tenu en bord de route nationale. Le gérant très avenant des lieux Juan Tenorio est aussi poète, chanteur et détective privé à Granada (il m’avait montré sa carte professionnelle).
Vers 11h30 je me suis arrêté dans un petit village pour manger un sandwich. Les gens de la région étaient très amènes et les contacts très chaleureux. Un peu plus tard une autre rencontre "originale" en la personne de Monseñor, un artiste local un peu loufoque. Il a son atelier sur le chemin et tire semble t-il beaucoup de fierté à voir tant de passage dans l’exposition permanente de ses créations.
J’ai passé une très bonne soirée en sa compagnie.