Journal du lundi 28 mai 2001 (Arre) :
Parti de Burguete au petit matin je me suis efforcé de gardé un rythme lent pour ne pas réveiller ma tendinite. A l’ombre de forêts de hêtres et de pins sylvestres, le chemin glissait paisible en lacets sur les derniers reliefs pyrénéens.
Il y a beaucoup de pèlerins maintenant et l’on a souvent une ou plusieurs silhouettes en point de mire. J’ai engagé la conversation avec Aurora et Elena deux pèlerines espagnoles qui vont jusqu’à Larrasoaña et nous avons cheminé ensemble un moment. Au bar restaurant où je me suis arrêté pour déjeuner, le patron facétieux m’a déconseillé fortement de reprendre la route à la fin du repas. Je ne l’aurai pas fait de toute façon compte tenu de la chaleur torride qui avait vidé la place du village et d’autant plus que je venais de retrouver Gérald le sculpteur d’Auxerre avec qui nous avons descendu quelques bières. Nous avons repris le chemin ensemble jusqu’au gîte de la Trinidad de Arre. Des dortoirs de 30 lits, des ronflements et autres incongruités à gogo toute la nuit, des pèlerins agressifs... Je n’ai quasiment pas fermé l’oeil de la nuit !
Plus jamais ça... Je n’irai plus dans ces gîtes pour pèlerins.