Journal du jeudi 7 juin 2001 (Castrojeriz) :
Aujourd’hui pour la première fois depuis mon départ j’ai craint de ne pas arriver à Santiago. Jusqu’à Hornillos del Camino tout s’est bien passé. A Tardajos où je m’étais arrêté pour prendre un café, j’ai photographié Lorenzo un vieil homme très sympathique. Il s’agissait ensuite de grimper sur le fameux plateau de Castille (la Meseta). Et là, je me suis trouvé face à une platitude extrême que les coquelicots disputaient aux céréales. Le soleil avait pris possession des lieux, pas un arbre, pas une ombre. Je craignais cette région qu’on appelle ici le désert del Paramo et j’avais raison. Un cor au talon m’élançait à nouveau et ma tendinite s’était réveillée sans doute contrariée par ma façon inhabituelle de marcher à cause de la douleur. A Hontanas j’ai fait une halte casse-croûte pour laisser passer les heures les plus chaudes de la journée. Le bar dans lequel je me suis arrêté était affreusement crasseux et je me suis pris de bec avec le propriétaire à l’image de son établissement. J’étais content de partir de ce village qui dégageait des "ondes négatives". Il était près de 16h00 et il me restait encore 2 heures de marche. Elle furent éprouvantes.
Je suis finalement arrivé à Castrojeriz vers 17h30. Le village s’enroule sur toute sa longueur au pied d’une colline. A l’hôtel j’ai fait une sorte de malaise vagal (hypoglycémie, fatigue ?) mais j’ai repris des forces après un bon bain et un tout aussi bon repas.