Journal du dimanche 3 juin 2001 (Santo Domingo de la Calzada) :
Gérald qui était sorti hier soir, est rentré à 2h30 du matin passablement éméché de sa virée en ville. Il m’a rapporté mon crédencial tamponné par l’office de tourisme, m’a laissé sa participation pour la chambre, a fait son sac, noté mon adresse puis il est parti dans la nuit. Je me demande si je le reverrai sur le chemin. Il avait déjà fait la même chose à Saint-Antoine partant en pleine nuit après un repas du soir bien arrosé lui aussi... Le réveil a sonné à 6 heures du matin et j’étais très fatigué. Mon reflet sur la glace ne me disait rien qui vaille, j’avais la sale gueule d’un mec qui allait en chier. J’ai pris un café lyophilisé dans la chambre et j’ai repris ma route en claudiquant à cause de l’ampoule toujours pas guérie. Ce sera comme ça durant toute l’étape. A Azofra j’ai fait un arrêt petit déjeuner dans un café où j’ai retrouvé Jeannine et Arlette. Ca m’a fait du bien de les retrouver. A chaque arrêt repartir était plus difficile et la fin de l’étape, 5 kilomètre absolument rectilignes, est devenue un véritable enfer. Je ne voulais plus m’arrêter craignant de ne plus pouvoir repartir. J’avais envie de pleurer tellement j’avais mal. Les plantes des pieds étaient en feu, l’ampoule à l’orteil m’élançait terriblement et les muscles des jambes commençaient à me lâcher, les chevilles donnaient elles aussi des signes de faiblesse. Santo Domingo a une vocation hospitalière historique. Il y a encore aujourd’hui un centre hospitalier d’urgence où l’on peut se faire soigner gratuitement. J’y suis allé et une interne m’a fait un joli bandage sur l’orteil après avoir bien nettoyé la plaie. Je me sentais mieux ensuite, mais je doute encore de pouvoir repartir demain.